Par Charles Bernard

Le surprenant déclenchement des élections en fin août a agi comme façon démocratique de vérifier si le peuple canadien avait confiance au gouvernement sortant et à sa gestion passée, présente et future de la crise sanitaire. Pour plusieurs, il s’agissait d’un signal politique attendu depuis très longtemps : un retour progressif à un quotidien normal… ou presque!

Pour l’édition 2021-2022 du PSP, une occasion riche et unique a bel et bien émergé du « temps mort » parlementaire causé par les élections. Au lieu d’entamer directement le travail avec les députés sélectionnés, les stagiaires ont travaillé pendant cinq semaines avec neuf partenaires fidèles au programme. Ce fut une chance en or pour l’équipe de participer à un pan fort méconnu de la politique canadienne, c’est-à-dire celui du lobbyisme et des relations gouvernementales.

Certains stagiaires ont choisi de travailler pour des organismes chargés de représenter les intérêts d’un secteur précis de l’économie canadienne. Charles s’est immiscé rapidement à l’univers de la foresterie à lAssociation des produits forestiers du Canada, Elizabeth a dû se familiariser avec le cadre régulateur compliqué de la production médiatique à Canadian Media Producers Association, alors qu’Harriet a découvert la réalité complexe du secteur automobile à la Corporation des associations de détaillants d’automobiles.

Un élément particulièrement marquant était l’impressionnante capacité de ces organisations à présenter un message qui unit tous les membres alors que, entre ces derniers, existent parfois des divergences d’intérêts extrêmement fortes. Angelica, elle qui est dotée d’un baccalauréat en sciences biopharmaceutiques, a su puiser dans ses connaissances pour contribuer à l’équipe de Médicaments Novateurs Canada.

D’autres membres de l’équipe se sont joints à des entreprises pour en apprendre plus sur le rôle des acteurs économiques privés au Parlement. Anne a travaillé d’arrache-pied au sein de l’équipe du fleuron québécois, Bombardier, et ce notamment sur le dossier de la taxe de luxe. Wynn avait sélectionné Microsoft à cause d’un intérêt noté pour les enjeux technologiques : elle a eu la grande chance d’œuvrer sur de nombreux projets à haut degré d’importance sociale. Annyse, de son côté, a contribué à l’élaboration de nouvelles pratiques sécuritaires pour les employés travaillant sur les trains du CN! Elles ont toutes été surprises de l’habileté de ces gigantesques entreprises à se mobiliser rapidement et à régler des problèmes extrêmement précis, délicats. 

Finalement, deux de nos stagiaires ont opté pour des expériences distinctes, externes au lobbyisme parlementaire. Jonathan s’est joint au Haut-Commissariat britannique et a eu un stage mémorable. Dossiers enlevants, visite à Toronto, discussions avec des ambassadeurs provenant des quatre coins du globe – il a vécu l’entièreté du quotidien éclectique d’un employé gouvernemental à l’étranger. À l’inverse, le travail de Ryan était ancré dans une perspective nationale alors qu’il collaborait d’une grande proximité avec Mme Lisa Raitt, vice-présidente, Banque d’investissement du réseau mondial à CIBC, dans l’organisation du sommet de la Coalition pour un avenir meilleur. Il a adoré en apprendre plus sur son parcours politique et sur sa vision personnelle des enjeux économiques et sociaux au Canada.

La beauté du PIP-PSP réside dans l’accès qu’ont les stagiaires aux coulisses de la politique fédérale. Il est rare pour de jeunes étudiants d’assister au travail des firmes et des organisations qui naviguent en périphérie et qui interagissent fréquemment avec des acteurs détenant du pouvoir politique. La proximité qu’ont eue les stagiaires avec le monde du lobbyisme aura, sans l’ombre d’un doute, une influence importante sur leurs parcours personnels et professionnels.